Photo : Carl-Marie Taillard.

Vous savez quoi ? Je me demande pourquoi Daniel, le patron de "La Maison Jaune" ne m’a pas demandé de ne parler que des moments de vrai football offerts par ce Brest – Nantes. Parce que dans ce cas-là, je pourrais déjà refermer l’ordinateur et m’exclamer : « Mission accomplie, chef ! » Tout serait dit, écrit, conté par le menu.

De la défense, de l’acharnement, du courage

Bon, on ne va pas se montrer trop sévère dans l’analyse, ce n’est pas, ou ce n’est plus, l’heure et sans doute ne fallait-il pas s’attendre à un autre spectacle. Le Nantes actuel ne cherche d’ailleurs pas à donner dans la dentelle ou la poésie, il n’en a pas les moyens, il n’a pas été conçu pour ça. Il était allé chercher un point sous la pluie bretonne, il l’a obtenu et on se doute bien que fort de ce butin Antoine Kombouaré et ses joueurs n’ont nullement songé à faire la fine bouche. Ils l’ont au contraire, c’est sûr, goulûment savouré, il se peut d’ailleurs que ce soit celui du maintien. En tout cas, suite aux défaites de Lens et de Clermont il les place définitivement à l’abri de la descente directe. Il leur permet aussi de compter 4 longueurs d’avance sur Metz qui a tout perdu dans les arrêts de jeu face à Rennes : le match et son buteur Mikautadze, expulsé. Ce n’est pas rien à deux journées de la fin et un grand merci aux Rennais. Si, si, c’est sincère.

L’essentiel de cette soirée est donc que Nantes est presque sauvé. Il le serait même définitivement si Abline n’avait en toute fin de première période gaspillé trois précieuses munitions ou si, à la 84e minute, Kadewere était parvenu à reprendre un centre de Mohamed. Il y a dans ces occasions matière à entretenir quelques regrets. Pas trop tout de même si on veut bien considérer la physionomie d’ensemble du match, la large domination brestoise (plus de 70% de possession) et la frayeur qui saisit les supporteurs canaris quand, durant les arrêts de jeu, le local Le Douarn perça le flanc gauche de la défense nantaise et délivra un centre vite dégagé en corner. Le FCN n’aurait sans doute pas mérité de voir à ce moment-là s’échapper le bénéfice de ses efforts et de son acharnement mais il faut bien reconnaître que le coup passa près.

Les occasions d’Abline

Antoine Kombouaré avait donc, tout ce que nous avons dit jusqu’à présent le laisse clairement entendre, échafaudé une équipe pour subir. Les Canaris alignaient quasiment 7 défenseurs avec une ligne arrière de 5 recevant le renfort constant de Chirivella et de Sissoko. Pendant une bonne quarantaine de minutes, les Brestois butèrent en vain, et sans imagination sur ce mur. Nantes pliait, ce n’était pas joli-joli mais il ne rompait pas et compte-tenu du contexte et du classement il était en droit de considérer que c’était l’essentiel. Et puis, tout à coup, il sortit de sa coquille et il se créa bel et bien trois occasions de but, toutes par Abline. L’ex-Rennais rata la première : ayant mystifié trois défenseurs, il tenta un lob extérieur du droit mais expédia le ballon hors du cadre. Une minute plus tard à peine, il manqua la seconde en décochant un shoot dans les tribunes, alors qu’il avait pourtant contourné Bizot. Il n’exploita pas non plus la troisième en reprenant du gauche, mais hors-cadre, un centre de Kadewere.

Bien sûr, on aurait pu parler de hold-up, les Brestois surtout, mais n’auraient-ils pas dû s’en prendre d’abord à eux-mêmes tant ils se montraient aveugles ? Toujours est-il que ces avertissements sans frais les incitèrent ensuite à se montrer plus prudents, d’autant qu’à la 52e minute Bizot dut intervenir face à Kadewere.. Ils dominèrent encore la seconde période mais plus le temps passait plus les Nantais paraissaient tenir le bon bout. Ils résistaient sans endurer de frayeurs excessives et ne se songeaient guère à se plaindre des heurts qui émaillaient de plus en plus les débats. Kombouré procédait à des changements avec pour objectif de resserrer davantage encore les boulons de sa défense  et il n’y eut plus grand-chose à se mettre sous la dent. Hormis, on les a évoqués, le contre de Mohamed (qui avait succédé à Abline) sur lequel Kadewere se montra un poil trop court et l’ultime offensive de Le Douarn.

La fiche technique

A Brest : Stade Brestois 29 et FC Nantes 0-0.
Pluie et terrain glissant. 14.000 spectateurs. Arbitre : Clément Turpin. Avertissements ; Locko (22e, fauchage de Coco), Traoré (53e, fauchage de Brassier), Lala (59e, faute sur Pallois), Doumbia (87e, faute sur Coco), Chirivella (89e, faute sur Satriano). Temps effectif : 97’ (45+2, 45+5). Possession : 71 % pour Brest. Tirs : 9 dont 2 cadrés pour Brest, 9 dont un cadré pour Nantes).
Brest : Bizot – Lala, Chardonnet, Brassier, Locko – Camara, Lees-Melou (blessé, remplacé par Martin, 27e), Magnetti – Del Castillo (blessé, remplacé par Pereira-Lage 41e), Mounié, Satriano. 
FC Nantes : Lafont – Coco puis Cozza, 89e), Cömert, Castelletto, Pallois, Duverne (puis Amian, 79e) – Moutoussamy (puis Chirivella, 71e), Sissoko – Traoré (puis Mollet, 71e), Kadewere, Abline (puis Mohamed, 71e).