Point positif : Une charnière titulaire très complémentaire et solide. 

 

Andrei Girotto : Après deux saisons moyennes passées au milieu de terrain, Girotto s’est reconverti, à la surprise générale, en défenseur central sous les ordres de Christian Gourcuff. Après la première journée à Lille et la prestation catastrophique de Molla Wagué, Andrei a intégré la défense centrale dès la journée suivante face à Marseille. Un poste qu’il n’a, depuis, plus jamais quitté. Une reconversion plus que réussie puisque le Brésilien brille à son nouveau poste. Si les duels et les interceptions sont plutôt le fort de Pallois, Girotto s’est montré excellent dans son placement et dans les tacles. Un domaine dans lequel il était souvent maladroit et s’était fait exclure plusieurs fois auparavant. Mais Girotto a énormément gagné en confiance en lui dans son domaine, en sortant par exemple de très nombreux ballons chauds. On se souvient de son tacle parfait sur Neymar juste devant la surface de réparation ou alors de sa prestation face à Reims, lors de laquelle il a sauvé deux tirs cadrés par des tacles impressionnants. Son expérience en tant que milieu l’a beaucoup aidé pour son nouveau poste, notamment dans la qualité de sa relance : souvent précise et permettant des contre-attaques. Le petit plus : son apport offensif. Sa qualité de frappe n’est plus à prouver depuis son premier but nantais de 30 mètres face à Caen le 16 septembre 2017. Cette année encore, bien que détournée par Celik dans ses propres buts, c’est bien sur une frappe de Girotto que nos Canaris égalisent à Lille. Le Brésilien n’hésite pas à tirer et plusieurs de ses tentatives ont mis à contribution les gardiens, comme face à Montpellier ou encore Toulouse. 

Nicolas Pallois : Cette année encore, c’était lui le boss en défense. Solide et combatif, notre “roc”, malgré ses 32 ans, a encore affiché un très bon niveau. Solide dans les duels et dans les airs, Pallois a transpiré la confiance tout au long de la saison. Plutôt en retrait par rapport au reste du vestiaire, on a senti qu’il a endossé le rôle officieux de vice-capitaine. En effet, Pallois va entamer sa quatrième saison à Nantes et un départ ne semble pas du tout être à l’ordre du jour. Son amour du maillot et sa combativité sont un exemple à suivre. On retiendra par exemple ses longues chevauchées, à base de sprints et de contres favorables, lui faisant remonter tout le terrain et même obtenir parfois des coups francs bien placés comme face à Toulouse. Ou encore son tacle en fin de match dans le derby face à Rennes sur Damien Da Silva, assurant la victoire nantaise et sa célébration victorieuse juste derrière. Il s’est montré d'ailleurs très complémentaire avec Girotto, le Brésilien comblant son principal défaut : le manque de vitesse. Aux côtés du Brésilien, on a même senti que Pallois avait progressé dans sa couverture défensive par rapport à la saison dernière durant laquelle il avait eu quelques absences. Pour résumer, Nicolas Pallois c’est comme du bon vin, plus il vieillit, meilleur il est. 

 

Point faible : Des remplaçants pas au niveau et une profondeur de banc très limitée.

 

Molla Wagué : C’est le flop du mercato. Recruté à l'Udinese pour environ deux millions d’euros, l'international malien a commencé la saison en tant que titulaire lors de la défaite à Lille et a été directement impliqué sur les deux buts lillois. Lent et maladroit, Wagué est en retard sur Osimhen sur les deux buts et coûte cher à l'équipe. Une prestation qui lui fait perdre sa place au profit de Girotto. Il signe son retour dans l’équipe lors de la dixième journée à Metz. Là encore, Wagué s’illustre négativement et se fait expulser après une heure de jeu pour un pied haut sur l’attaquant messin Habib Diallo. On ne le reverra ensuite que par intermittences, remplaçant soit Pallois soit Girotto, sans jamais parvenir à leur niveau. Sa meilleure prestation est celle livrée à Rennes, hors temps aditionnel, durant laquelle il provoque le premier but nantais sur corner. Il avait par ailleurs été associé au milieu de terrain René Krhin en défense centrale pour ce match, montrant bien le manque de profondeur du banc nantais en défense centrale. 

 

Thomas Basila : Il était un des grands espoirs de la saison. Après ses débuts réussis en Ligue 1 sous Halilhodzic face à Lyon le 12 avril 2019, on attendait plus de temps de jeu chez les pros pour le jeune défenseur formé à Nantes. Mais Basila n’a disputé que sept matchs au total en Ligue 1, pas assez pour confirmer son potentiel en haut niveau. Pire, il est un peu devenu le chat noir de l’équipe avec seulement une victoire et un nul sur ses sept matchs disputés. Lors des trois matchs où il a été titularisé, l’équipe s’est inclinée deux fois, à Bordeaux (2-0) et face à Saint-Étienne (2-3) et n’a rapporté qu’un nul de Brest (1-1). Plus de temps de jeu lui ferait un très grand bien pour s’adapter au haut niveau et gagner en confiance.  

 

Pour la saison prochaine : 

 

Pour Nicolas Pallois et Andrei Girotto : Au vu de leur très bonne saison, les deux défenseurs seront une nouvelle fois la charnière titulaire lors de la prochaine saison. En cas de départ de Touré cet été, tout indique que Pallois gagnera encore plus d’importance au sein de l’équipe et du club, alors pourquoi ne pas porter le brassard de capitaine ? Comme Pallois, Girotto a la confiance totale du coach et de la direction et sera un élément incontournable la saison prochaine. Néanmoins, il faudra faire attention aux cartons inutiles et aux suspensions évitables. 

 

Pour Molla Wagué : L’avenir du Malien est incertain au FC Nantes. En cas d’une offre intéressante, il fait partie des joueurs qui ne seront pas retenus. En tout cas, même si ses derniers matchs étaient de meilleure facture, on le voit mal s’imposer à Nantes, même sur le long terme. D’autant plus que les dirigeants ont recruté un nouveau défenseur central en remplacement du duo Pallois/Girotto : le Brestois Jean-Charles Castelletto, arrivé libre depuis Brest au tout début du mercato. De quoi bouleverser la hiérarchie et compromettre le temps de jeu de Wagué la saison prochaine...

 

Pour Thomas Basila : Plus de temps de jeu, on est resté sur notre faim cette saison. Que ce soit en coupe ou en Ligue 1, on aimerait voir plus Basila afin qu’il puisse enfin démontrer tout son talent en haut niveau. Chose dont il n’a pas vraiment eu l’occasion cette année, entre naufrages collectifs et la pause causée par le coronavirus. Avec plus de temps de jeu, le jeune défenseur devrait gagner en confiance et en assurance.

 

Verdict : Une bonne saison, mais un secteur un peu juste.

 

En dehors de l'excellent duo Girotto-Pallois, ni Basila à cause de son faible temps de jeu au haut niveau, ni Wagué n'ont réussi à convaincre. La reconversion de Girotto en défenseur est la grosse satisfaction de la saison, tout comme le très bon niveau de Pallois malgré ses 32 ans. Les dirigeants n'ont d'ailleurs pas tardé à renforcer la défense en s'offrant gratuitement un remplaçant de luxe en la personne de Castelletto. Celui-ci aura la lourde tâche d'apporter une bonne alternative digne de confiance au très bon duo titulaire. Globalement, la saison reste tout de même très bonne au niveau des défenseurs centraux, mis à part les remplaçants qui n'ont pas convaincu.