Des Canaris enfin dominateurs… et récompensés.

Difficile de se mettre dans une joie totale dans ce match et ce contexte. Nantes se présentait avec un groupe sans son capitaine Pallois, le brassard revenant à Girotto. Nantes débutait avec Corchia, Fabio, Castelletto, Girotto, Traoré, Chirivella, Louza, Blas, Simon et Kolo Muani. Les premières attentes que l’on avait des Nantais étaient simple : montrer que le groupe se sentait concerné. Pour les premières minutes, on voit des Jaunes et Verts (Jaunes et Noirs à l'extérieur) d’attaque, et suffisamment agressifs en défense. Mais comme contre Monaco, les Canaris n’ont pas la possession. On voit cependant quelques percées nantaises, à l’image de Moses Simon qui se lance seul, provoquant son vis-à-vis stéphanois Debuchy, pour crocheter vers le but et placer une bonne frappe que Moulin repousse. Côté ASSE, pas grand-chose, sinon quelques bonnes tentatives sur les coups de pieds arrêtés que la défense nantaise parvient à gérer. On sent progressivement une domination du jeu de la part des Canaris, une différence notable.

Et soudain, une délivrance. Sur un une-deux avec Blas, Fabio parvient à déborder rapidement par la droite. Il ouvre son pied et trouve Kolo Muani au premier poteau, et là miracle : LE BUT ! (1-0, 36e). Saint-Etienne tente de réagir, mais les prises de balle d’Alban Lafont se font rassurantes pour la défense et le groupe. Les départs nantais sont plus nombreux et soudain, sur une relance nantaise, c’est Kolo Muani qui s’échappe. Et il file, file, file et se présente devant Moulin, mais décide de nous faire une Landreau 2004 : la pichenette. Le bide total. La suite de la mi-temps ne bougera pas trop l’équilibre des forces, Nantes rentre au vestiaire en tête, et tout en restant prudent, on peut s’estimer relativement content de la prestation livrée jusqu’ici.

Quelques minutes de domination remettent Saint-Etienne en route.

Et dès le retour sur la pelouse, Nantes reste dans cet esprit. Débordement de Kolo Muani, qui tente de trouver Blas, balle repoussée, mais Simon est plein axe pour reprendre ! Sa frappe est forte, et s’écrase sur la barre ! Saint-Etienne est en difficulté, pris par les fautes et les blessures qui forcent des changements. Nantes en profite et continue d’attaquer, par exemple avec Corchia qui trouve Blas bien lancé, mais le numéro 10 nantais glisse sur son contrôle, qui bien orienté, aurait pu donner la position parfaite.  

Pour autant, Saint-Etienne relève la tête, et commence à pousser. Il faut encore un Lafont impeccable pour repousser la tentative de Buanga. Mais il ne faut pas beaucoup de temps pour que la domination stéphanoise aboutisse à du concret. Sur un premier corner, Hamouma place une tête que Girotto sauve sur sa ligne. Et sur l’action suivante, les bonnes vieilles habitudes du marquage nantais reviennent : balle au second poteau, et Camara se retrouve seul pour ajuster Lafont (1-1, 57e). Il y a de quoi être frustré, car Nantes avait la gestion du match et pressait dans la durée, mais il aura fallu une seule bonne séquence de Saint-Etienne pour que les Canaris cèdent.

De l'esprit, mais plus de but.

Saint-Etienne laisse passer sa bonne période, et sa chance d’enfoncer les Nantais. Ceux-ci repartent sur les bonnes bases affichées pendant la partie. Kolo Muani, encore lui, s’échappe sur la droite mais butte sur Moulin. On ne peut pas reprocher aux Canaris de chercher la voie, mais on commence de moins en moins à voir des positions menaçantes. Et côté stéphanois, on n'est pas dans le mieux, à l'image de Kahzri qui tente même d'obtenir grossièrement un pénalty par simulation, la classe quoi... Coulibaly entre à la place de Simon, mais au terme de la rencontre, on sent un peu les deux équipes démotivées et à court d'idée, même si Saint-Etienne continue de mobiliser Lafont. Malgré un bon coup franc en entrée de surface pour Girotto et quelques ultimes percées dans les arrêts de jeu, plus rien ne bougera. 

Nantes a affiché du bien, du correct, du "ça passe", dans un match avec deux équipes au bout du rouleau. On a vu certes des moments positifs, mais face à un adversaire qui a clairement montré ses faiblesses et son manque de motivation, Nantes s'est contenté de répondre par juste un peu plus de motivation. Bref, c'était sympa, mais dans ce match de clubs tristes, on n'aura pas plus. Ludovic Blas affiche ses regrets face caméra, mais on a juste du mal à sentir que cela sonne le vent de la révolte que l'on attend depuis 14 matchs maintenant. On prendra ce point, c'est mieux qu'aucun, et il faut penser au match prochain. 

Au passage, on savait que le match ne mobiliserait pas les foules, mais on ne vous cache pas que l’on a été assez surpris de voir que le feed twitter du match était littéralement famélique. À se demander si quelqu’un se rappelait que ça jouait ce soir. Mais on sait que c'est malheureusement une tendance qui s'installe pour le foot français et le FC Nantes : le désintérêt.  


On a bien aimé

Kolo Muani : on ne peut pas dire que l’attaquant nantais n’a pas été en vue ce soir. Chaque balle pour lui permettait une bonne attaque. Mais comme depuis des mois : beaucoup d'attaques, presque pas de buts. 

Alban Lafont : rassurant, propre et responsable, Alban a été un gardien sérieux qui méritait certainement un clean sheet ce soir.

On aimerait bien :

Une victoire.